Le Voyage
- Golgot(h)a :
Eeeark! JUDAS! Tu m’as baisé!
CoCoCo! PIERR(e)! Traître! ROM(e)!
CHRIST! Es-tu ROI des esclav(es)?
Mon royaum(e) n’est pas au mond(e)!
Qui? BARABBAS ou JÉSUS?
Mort à DIEU! « ECCE HOMO »!
Claqu(e)! Cogn(e! Crach(e)! Baf(fe)! Frap(pe)! Fes(se)! Aouch!
Tout nu! Tout roug(e)! Tête en sang!
Salut! ROI des JUIFS! Ha! Ha!
Ahane ta CROIX! Hu(e) donc!
MÈR(e)! MORT et AMOUR me march(ent)!
Ton FILS souffr(e), souq(ue), tir(e) la TERR(e)!
Hey! CYRÈN(e)! Pouss(e)mon destin!
Mon CALVAIR(e) : CROIX de carton?
Le miroir de L’HISTOIR(e) saign(e)!
Essui(e) le ruisseau de sang!
Photocopi(e)! VÉRONIQU(e)!
NIAGARA de MADELEIN(es)
Noyez-vous de mon amour!
À poil! Tirez-moi au sort!
GOLGOTA! Trois heur(es )trent(e)-trois!
INRI! CHRIST! SOLEIL des HOMM(es)!
Vis! Vol(e)! Descends de ta MORT!
J’ai soif! ÉLI! GOLGOTA!
« LEMA SABAHTANI »! Ahhh!
Fils de L’HOMM(e)! DIEU le FILS! Zzzap!
Aouch! MAMAN! PAPA! DODO!
Seul! Mon royaum(e), c’est L’AMOUR.
Le Voyage I :
il n’y a de repos
que pour celui qui part
partir partir partir
pour arriver au même point
partir partir partir
pour arriver enfin à soi
écouter battre la vie
encore
cent trois mille six cent quatre-vingts fois
par jour
écouter le battement du cœur du monde
recommencer de battre
deux cent quatre-vingts mille fois
par nuit
partir partir partir
Le Voyage II :
on fait tellement de détours
pour aboutir au même point
Le Voyage III :
le chemin jamais ne bouge
mais le voyageur avance
vers son destin
Le Voyage IV :
tandis que les autres s’en vont
par monts et par vaux
au-delà des montagnes et des océans
par terre par eau et par vents
Le Voyage V :
partout au bout du monde
n’importe où comme ailleurs
est-ce celui qui s’en va
est-ce lui qui s’en vient
qui est sur le droit chemin
Le Voyage VI :
Il n’y a de repos que pour celui qui marche
en ce monde ou hors de ce monde
Le Voyage VII :
terre terre
quelque chose me mange
j’ai le mal de l’infini
la nostalgie de l’éternel
Terre terre
quelque chose me manque
et c’est toi
c’est moi
l’astronaute en fugue nucléaire vers l’harmonie des sphères
mon ascension supersonique
vers le champ magnétique de la voie lactée
pourrait bientôt commencer
j’ai toujours rêvé
d’aller rencontrer les premiers atomes de l’univers
d’aller là où le grand boum a mis le monde au monde
mon vaisseau spatial
est capable de foudroyer le mur de la matière
et chacune de mes pensées est une fusée
lancée vers cette paix finale de l’infini
Le Voyage VIII :
Malgré les merveilles qui me plongent dans l’extase
Il me manque l’imparfait humain
assoiffé de tendresse
je glisse vers toi
planète bleue aux vertes prairies
où le vent invente des vertiges dans les blés d’or
et dans les vagues d’eau salée
Épilogue :
terre terre
je reviens
je reviens respirer une bouffée d’air frais
sur le sommet fleuri des montagnes
et boire une gorgée d’eau pure à la source de ta réalité
car mon rêve commence et finit
là où une fleur fleurit
je reviens
avec un peu de vent solaire dans la voix
cueillir le feu des étoiles dans les yeux de l’amour
je reviens
donner à mon oiseau de cristal une mélodie humaine
parce que la vie voyage en toi
ô terre
tu es mon seul véritable vaisseau spatial
je reviens je reviens
t’inonder de la paix des étoiles
Paroles : Raôul Duguay
Musique : Walter Boudreau
Tradiderunt me in manus impiorum :
Tradidérunt me in manus impiorum, et
Inter iniquos projecérunt me, et non pe-percérunt animoe meoe :
Congregati sunt adversum me fortes.
(Traduction)
Ils m’ont livré aux mains des impies; ils m’ont confondu avec les méchants, et n’ont pas épargné ma vie : des hommes puissants se sont ligués contre moi.
Tomas Luis de Victoria (1548-1611)