Poème pyramidal tiré du livre
L'infonie, le bouttt de touttt, Éditions Trois-Pistoles, 2000 et paru dans la revue Le Sabord en 2001.
ô | en | bas | le feu | en ce sol | forge éclair | fou feu d'en ô | fend le dur hiver | nulle saison ne dure | un cycle enfile un cycle | venir voir grandir et partir | le vent soulève la vallée ô ciel | le soeil se couche sucre les fleurs | combien basse la terre si haut le ciel | ô en bas pèse l'esseulance qui essouffle | en ô pait l'allégresse des neuves espérances | le silence de la terre en touttt atome s'insinue | et la graine semée dans le sillon s'éclate de santé | sous ses cendres le sphinx dans sa patience conspire | et la mémoire du ô ne se conjugue qu'au futur présent | l'insecte sous l'écorce sculpte à vif de secrets hiéroglyphes | les hirondelles arrondissent le ciel ah tant de plumes en allées | faire valser le bleu de l'azur pendant que plane le parfumé pollen | dans les prairies mille verts alléluillent dans la lumière se multiplient | entre-temps le dur désir de durer se terre dans la pierre et gèle la moelle | jusqu'à l'os nos éros érodent la glace de nos regards à bout de souffle le rut | coule le miel de nos chairs de nos esprits nous nous réincarnons en fols amants | jusqu'à l'aurore à moissonner l'amour et innombrable se lève la joie sous nos yeux | à l'orée des bois clignotent au crépuscule des yeux volants mille grenouilles cantatent | assis en plein milieu du champ assis à la porte du paradis nous écoutons pousser le maïs | sous le vent de saint-armand ma chérie pense où planter des fleurs jusqu'à la fin des temps | coupé le fil qui nous liait au sombre monte en nous la sève du silence qui éclate dans le jardin | ô touttt étonnés d'être noués comme racines à la terre ô ciel de notre tendresse nous nus touttt ô |
Raôul Duguay, août 2000 |
333/3 + 333/3 + (33 x 3) + (3 x 3) + 3/3 |
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« ô » a aussi été choisi
Poème de la semaine le
23 août 2004 par
George Bowering, premier poète officiel du Parlement canadien de 2002 à 2004.